mercredi 21 janvier 2009

Visibilité médiatique

N°2

Nous proposerons dans ce chapitre des pistes de réflexion sur la visibilité de nos Eglises dans l'espace médiatique.

1. Quels supports, quels médias  ?

Nous disposons tous de supports autoproduits qu'il faut utiliser pour valoriser nos actions. Le Bulletin paroissial, les annonces de fin de culte, le site Internet de l'Eglise, l'affichage et les tracts doivent être systématiquement exploités. C'est une évidence... qu'il convient de rappeler !
Nous reviendrons prochainement sur l'optimisation de ces canaux et supports.

Pour l'essentiel de nos activités, nous nous en tenons le plus souvent à ce premier réseau de diffusion. Chaque semaine, les annonces nous ouvrent sur l'activité de la paroisse, chaque mois, le Bulletin fait de même, etc.

Le recours aux médias (presse, radio et TV) dépend :

 - De l'importance de l'événement.
Qui songerait à mobiliser la télévision régionale pour un culte "ordinaire" du dimanche ?
Qui ne serait pas tenté, en revanche, de solliciter la presse pour l'érection d'une statue de Calvin ?

- Du paysage médiatique local.
Quels sont les titres de presse et quels sont leurs publics ? Idem pour les  médias audiovisuels...

- Des liens relationnels noués avec les professionnels de l'information.
C'est un travail patient, parfois sans résultat immédiat, qu'il faut savoir initier à l'occasion d'une manifestation importante ou susceptible d'éveiller l'intérêt des journalistes.

S'il n'y a pas de règle intangible concernant le "bon" moment auquel il convient de contacter les journalistes, il faut compter entre 10 et 15 jours avant parution pour un quotidien (avec relance téléphonique 3 jours avant) et compter deux numéros avant pour les autres périodiques.

2. Hiérarchisation des critères de visibilité.

Si l'on fait un recensement rapide des événements qui animent la vie d'une communauté et des vecteurs potentiels pour valoriser ces événements, on obtient ce tableau qui permet de poser de façon ambiguë la question de la visibilité de nos communautés.



Nous parlons d'ambiguïté, pourquoi ?
Nous sommes tous attachés à la pratique de la foi et à l'annonce de l'Evangile. Dans notre coeur, c'est à cela que nous accordons la première place... mais, du point de vue de notre capacité à occuper un espace médiatique, à exister dans cet espace, les événements culturels semblent bien primer sur le cultuel
Bien sûr, les articles et reportages sur la pratique de la foi, ses principes et ses acteurs, existent. C'est tant mieux ! Mais ils restent objectivement rares et isolés. Pour faire parler plus sûrement et plus souvent de "nous", de l'Eglise, il faut sans doute faire le détour par les activités, actions et manifestations que nous organisons... et ce constat doit aussi nous inciter à en organiser davantage !

3. Evénementialisation.

Il y a 10 ans, l'anniversaire de l'Edit de Nantes a permis de générer de très nombreux articles et aussi des reportages audiovisuels.

Exemple :
Entre mars et avril 1998, 11 événements ont eu lieu à Angers dans le cadre de cet anniversaire. 8 de ces événements ont été initiés ou organisés par l'Eglise réformée. Une préannonce de la commémoration est parue dès janvier 1997 dans un quotidien local, puis en janvier 1998.
La revue de presse réalisée à l'époque comptait une trentaine de publications. Le format de celles-ci allait de quelques lignes (pour une simple annonce d'événement, type expo), à des articles plus étoffés. On compte aussi plusieurs articles sur l'Eglise locale (alors en vacance pastorale).

A partir de cet exemple, nous pouvons mettre en lumière ce que nous appellerons le "processus d'événementialisation".

- L'ouverture : on obtient un article grâce à un événement marquant, dont la valeur d'information est forte pour le journaliste.

- L'effet de suite : un premier article génère la possibilité d'un second, d'un troisième... qui couvrent les suites de l'événement. Contrairement à l'idée commune selon laquelle les médias nous donnent les "nouvelles", dans l'espace médiatique on reparle toujours plus facilement de ce dont on a déjà parlé. Si un journaliste a déjà écrit un article sur l'anniversaire de l'Edit, alors sa rédaction sera plus encline à publier d'autres informations se rattachant à cet événement (expositions, conférences...).

- L'élargissement : dans la "fenêtre de tir" ouverte à l'occasion de l'événement, il est possible d'obtenir des articles sur des sujets connexes.
Les sujets liés au protestantisme sont entrés, pour un temps (celui de la commémoration), dans l'actualité. C'est alors qu'il faut concentrer ses efforts et savoir rebondir sur les opportunités de mise en visibilité.

Ce schéma, bien sûr simplificateur, rappelle que dans une large mesure, les médias organisent en triant et en hiérarchisant ce qui "devient" une information. Il faut trouver le biais pour participer à cette construction.

4. Une opportunité nommée "Calvin"...

Nous avons pris à dessein l'exemple de l'Edit de Nantes, car l'année qui s'ouvre, avec la commémoration de la naissance de Calvin, offre des opportunités voisines. Quelle que soit la proximité des uns et des autres avec Calvin, l'événementialisation potentielle autour du 500ème anniversaire doit être saisie par tous.

Les programmes des manifestations sont plus ou moins bouclés ? Les communiqués de presse prêts à être envoyés ? Les affiches, tracts, etc en chantier ? Les plaquettes d'information pour l'office du tourisme chez l'imprimeur ? Les annonces radio programmées ?

Presque, presque, presque, presque...

Alors quand les articles, reportages, etc, arriveront dans les pages des journaux et sur les ondes, à vos ciseaux, scanners, clés USB !
En effet, dans une démarche de communication, la collecte des retombées est précieuse. Conserver les articles parus (en mentionnant la date et le support), archiver les documents audiovisuels, permet :

- de mesurer les effets de nos démarches,
- de mieux comprendre les mécanismes par lesquels un communiqué devient un article,
- de capitaliser l'expérience. En effet, cette expérience doit être engrangée pour permettre à ceux qui s'investissent et qui s'investiront dans la mission communication de bénéficier du travail réalisé...